https://www.nouvelobs.com/planete/20180507.OBS6293/pourquoi-la-nature-nous-fait-du-bien.html

Des études de plus en plus nombreuses se penchent sur l’apport essentiel de l’environnement naturel à notre bien-être physique et psychique. En partenariat avec The Conversation.

Une analyse d'Alix Cosquer, chercheuse en psychologie de la conservation, Université de Bretagne occidentale. En partenariat avec The Conversation.

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En 2015, un sondage réalisé dans le cadre de la Fête de la nature révélait que 96 % des Français interrogés percevaient la nature comme un « lieu de bien-être et de ressourcement ».

Aujourd’hui, l’avalanche de livres à ce sujet – entraînés par le best-seller La Vie secrète des arbres de Peter Wohlleben (2017) –, la sylvothérapie (se ressourcer en forêt) qui réunit de plus en plus d’adeptes ou encore la multiplication des salons « nature et bien-être » sont tout autant de signes que nous ressentons un besoin de vert dans nos vies de plus en plus urbanisées.

Alors que l’hypothèse d’un lien entre le bien-être humain et la nature est depuis longtemps admise, des recherches menées dans des domaines d’étude aussi variés que la médecine, la psychologie, ou encore les sciences cognitives valident effectivement cette théorie. Il faut aussi prendre en compte les bouleversements sociaux et environnementaux des dernières décennies qui impactent la nature et nos relations avec elle.

Récemment, des chercheurs ont dressé un panorama des différents axes de recherche explorés et des résultats autour de la thématique du bien-être humain et de la nature. La notion de bien-être, telle qu’entendue ici, ne se rapporte pas seulement à la santé, en tant qu’absence de maladie, mais désigne plus généralement un état physique, mental et social de bien-être.

Vidéo sur la mode de la sylvothérapie, ou le bien-être par les arbres. (Envoyé Spécial/YouTube, 2017).

Être au contact de la nature favorise notre bien-être physique et psychologique.

Plusieurs études observent une réduction du stress et de la dépression, favorisée par l’environnement naturel et, à l’inverse, une amélioration de l’estime de soi, du sentiment de bonheur ou encore de la créativité.

La nature soigne nos maux et, plus que cela, elle améliore aussi nos capacités et nos fonctions cognitives, en réduisant la fatigue et en restaurant notre capacité d’attention, si sollicitée par la vie quotidienne. Elle participe également à notre bien-être physique : réduction de la douleur, de la pression artérielle, de l’obésité ou encore accélération de la guérison et prévention de certaines maladies.

En somme, la nature n’est pas simplement un substrat nécessaire dans lequel s’enracinent les cultures humaines, mais un terreau qui influence nos vies au quotidien et qui, peut-être, est justement ce qui permet à ces cultures de croître et de se développer.

La nature dont il est question peut prendre des formes très diverses : il peut s’agir d’éléments de nature (des pierres, de l’eau, du vent), de faune, de flore, de paysages (mer, montagne, forêt), qui n’appartiennent pas nécessairement à une biodiversité qui agit dans un écosystème défini.

Par exemple, en 1984, une étude montrait déjà que des patients possédant une fenêtre sur l’extérieur guérissaient plus rapidement à la suite d’opérations que d’autres patients ne bénéficiant pas d’une telle vue.

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Une vue sur la nature aiderait à guérir plus rapidement.

Jacob Meyer/Unsplash

Suffit-il de quelques plantes vertes ou d’une photographie de la mer pour ressentir les bénéfices de la nature ? La question est d’importance puisqu’elle a potentiellement des conséquences en termes de choix de protection environnementale et de politique de santé publique.