https://fr.wikipedia.org/wiki/Biodiversité_ordinaire

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L'expression « biodiversité ordinaire » (ou « nature ordinaire », « biodiversité commune ») désigne, en écologie, l'ensemble des espèces abondantes dans un écosystème donné. Face au constat d'une régression de la diversité animale, floristique, fongique et génétique parmi des espèces autrefois très communes (hirondelles, abeilles, anguilles...), de nombreux auteurs invitent à accorder une attention plus soutenue à la nature ordinaire et à la protéger dans des espaces tels que les villes (biodiversité urbaine), les zones humides.

La biodiversité ordinaire est un concept qui se définit principalement par opposition1 : par opposition tout d'abord à une biodiversité « extraordinaire » (c'est-à-dire emblématique ou charismatique, comme les grands mammifères, les super-prédateurs ou certaines espèces spectaculaires2), et secondairement par opposition aux espèces plus rares ou de densité plus faible (que cela soit naturel ou dû à une perturbation humaine). Pour Couvet et Vandevelde (2004), les espèces ordinaires seraient donc « celles qui ne sont ni menacées, ni domestiquées, ni exploitées », ce qui représente environ 80 % des espèces de vertébrés connues3. Il n'existe cependant pas de définition consensuelle ni d'harmonie dans l'usage des différents synonymes de cette expression, et la formule définitoire la plus rassembleuse semble provisoirement celle de « nature qui nous entoure »3, ce qui permet d'élargir a notion de biodiversité au-delà de l'échelle trop réductrice d'espèce, et d'envisager cet ensemble à l'échelle de la communauté3.

En Europe et en Amérique du Nord, la biodiversité ordinaire est ainsi constituée en grande partie par des oiseaux communs4, des insectes5 et d'autres invertébrés6, ou surtout des plantes7, éventuellement qualifiées de « mauvaises herbes »8 – autant de constituants de ce que le paysagiste Gilles Clément nomme le « Tiers paysage »9.

Il s'agit donc d'une nature qui n'est ni tout à fait sauvage ni tout à fait domestique, celle qui s'est adaptée à cet entre-deux qui recouvre de fait une superficie désormais extrêmement vaste à l'échelle de la planète1.

Laurent Godet a proposé trois définitions distinctes de la « nature ordinaire »10 :

Denis Couvet et Jean-Christophe Vandevelde3 proposent ensuite trois modes possibles de représentation de la biodiversité ordinaire (correspondant à trois approches scientifiques distinctes) : comme ensemble de communautés, comme bioindicateur sentinelle, et comme réseau écologique.

Dans tous les cas, la qualification d'« espèce commune » est toujours relative à un espace géographique donné : une même espèce peut être très commune dans une portion de son aire de répartition et rarissime dans une autre, comme le loup gris11 ou le vautour fauve12. Cette notion est également variable dans le temps, suivant les variations temporelles d'abondance des différentes espèces13.

Un moineau domestique (Passer domesticus), oiseau commun en Europe.

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Pâquerettes (Bellis perennis), fleur commune en Europe.

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La biodiversité ordinaire constitue l'essentiel de la biomasse des écosystèmes, et détermine donc « la fertilité des sols, la qualité des eaux, la pollinisation des végétaux, l’équilibre des écosystèmes face aux espèces introduites et la régulation des ravageurs des cultures »14. La biodiversité ordinaire constitue ainsi sans doute le maillon le plus important des processus écosystémiques, et la base indispensable sur laquelle les espèces ou interactions plus rares et complexes peuvent se développer, fournissant nourriture, habitat et interactions biotiques à une large gamme d'espèces potentielles15.

Certaines communautés de biodiversité ordinaire font l'objet d'un suivi scientifique, comme en France le Suivi Temporel des Oiseaux Communs (programme « STOC »), qui suit les populations des 100 espèces d'oiseaux les plus communs du territoire métropolitain depuis 198916.